En immersion dans le 1er TruNice

Lorsque l'on parle d'immersion cela évoque tout de suite la présence d'un flic chez les truands, d'un journaliste chez les terroristes ou dans un quartier difficile. Plus généralement un intrus dans un milieu étranger, voire hostile et sans contact direct avec son univers d'origine.

Philippe Dejardin, journaliste à la recherche d'un nouveau challenge, s'est glissé parmi nous lors du premier TruNice. Loin de lui en vouloir, bien au contraire, nous lui donnons la possibilité de s'exprimer et de nous livrer ses premières impressions...

Moi journaliste sénior, en recherche d'emploi, je me suis glissé dans un forum de recruteurs (plus de femmes me semble-t-il) et de responsables ressources humaines !

Pratique le principe du TRU, pas de badge d'identification, anonymat préservé même si une grande partie se connaissait. Pour ne pas me faire repérer et mener mon « enquête » jusqu'au bout, j'avais mis la tenue de ville, celle que je pensais être du « chasseur de tête ». Sauf que la majorité avait choisi une tenue plus décontractée et adaptée à la chaleur. Un peu à l'image des demandeurs d'emploi qui viennent arpenter les forums éponymes qu'ils considèrent comme des entretiens privilégiés s'ils ont la chance de pouvoir s'exprimer devant des recruteurs ou recruteuses de grandes entreprises.

Pendant la collation d'avant le TruNice, je dévoile ma « couverture » en parlant tout simplement avec Yann Paviot, le directeur régional de Décathlon, venu confronter son expérience et bien décidé à sortir du recrutement habituel et confortable avec uniquement des jeunes sportif(ve)s pour animer les rayons. Qui mieux qu'un senior pour conseiller et être crédible auprès d'une clientèle de cette même tranche d'âge ? Lui en a pris conscience depuis un certain temps mais les certitudes de certains directeurs ont encore la vie dure.

Direction le 1er atelier « Nos salariés sont-ils réellement les premiers ambassadeurs de notre marque ? » avec pour modérateur Nicolas Bondu (que je suis sur Twitter et LinkedIn) et Arnaud Pottier-Rossique je découvrais.
Pour ma part, j'ai toujours veillé à être irréprochable dans ma tenue vestimentaire et mon comportement à l'extérieur de mes entreprises (tout comme à l'intérieur) , et ce quelque soit leur activité. Je me considérais comme le premier ambassadeur de ma structure.

L'idée principale dans ce premier forum est qu'un employé heureux, transmettra son bonheur au client et sera donc le 1er ambassadeur de sa structure même s'il n'a pas de contact direct.

Direction le second atelier « Marre des offres d'emploi à la papa » où je retrouve Caroline Guichet, co-organisatrice de ce TruNice et Stéphane Aucoin de FigaroClassifields, partenaire de l'évènement.

Là, je m'aperçois que malgré les tentatives d'innover, l'annonce traditionnelle est toujours incontournable car imposée par les habitudes des recruteurs mais aussi des candidats. La vidéo, outil suggéré, est encore très marginale mais elle doit être confiée à des pros malgré l'utilisation massive des smartphones. Pas facile de faire admettre à une entreprise de laisser un recruteur pénétrer la structure pour mieux s'imprégner du poste à pourvoir, afin de rendre l'annonce plus réaliste.

J'arrive à évoquer le fait que l'annonce est importante car, c'est la base pour toute rédaction de lettre de motivation mais pas de réaction... J'ai failli faire tomber ma « couverture ».

Troisième et dernier atelier qui m'avait interpellé « Recruter autrement ». Là je me suis dit que j'allais peut-être trouver de nouvelles pistes dans mes démarches, être au courant avant les autres chercheurs !

Même si on évoque le « business game » surtout utilisé par les grandes entreprises, rien de nouveau pour une personne qui est toujours à l’affût comme je pense l'être.

Premier choc lorsqu'un recruteur balance « que ce sont les plus mauvais candidats qui répondent aux annonces, les meilleurs étant déjà en poste » !!!

Je ne sais pas ce qui m'a retenu de lui retourner le compliment. Sans doute, l'intervention du modérateur Alban Salini> qui le rappelle à un peu plus de nuances. En temps normal j'aurai fait comprendre à ce personnage toute la violence de son propos et, le mépris que sa remarque contenait vis à vis des demandeurs d'emploi qui n'ont pas de réseau, et, pour qui, l'annonce est la seule source d'information. Mais cela m'aurait entraîné à me découvrir avant la fin.

Deuxième choc lorsque qu'une responsable de RH déclare « que l'utilisation des réseaux sociaux comme Twitter est plus réservée aux 25-35 ans car les seniors y sont réfractaires ».

Je sens monter une rage pour lui citer mon cas*...

Voilà un nouveau cliché que j'aurais aimé dénoncer et combattre, mais cela m'aurait obligé à dévoiler mon âge véritable contrairement à mon aspect physique et à mon énergie.
Avant de m'éclipser, j'ai pu avoir un échange chaleureux et direct avec Renaud et Ingrid, deux spécialistes du recrutement qui connaissaient ma véritable situation. « Ne te formalise pas avec tous ces processus, utilise ton network et avec ton expérience cela devrait sourire ».

A propos de sourire, Jean-Jacques Beltramo, mon ami dessinateur de presse que j'avais recommandé à Caroline lorsqu'elle m'avait parlé de sa recherche, en arborait un large. Ce n'était pas du tout évident que la mayonnaise prenne et en direct dans un secteur qui lui était totalement étranger, en passant d'un atelier à un autre.

Après le succès des ApérosRH, toujours à Nice que Caroline et Marc Guichet organisent avec leur cabinet Emergences RH, ce 1er TruNice fut un beau premier essai, notamment au niveau de la participation.

Pour ma part, je suis reparti avec d'autres informations sur les méthodes de ces personnes chargées du recrutement (souvent caricaturées comme des chasseurs de tête) ou des ressources humaines.
Je me suis laissé bercer par l'espoir de tomber dans le filet ou dans le viseur de quelques unes.

Vous l'aviez déjà compris, je suppose...

Merci Philippe pour votre témoignage !

Débattre entre Recruteurs et DRH est nécessaire. Ecouter des personnes à la recherche d'emploi l'est tout autant !

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