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FAIRE SEMBLANT JUSQU’A DEVENIR !

Temps de lecture : 7 minutes

Actuellement recruteuse et cheffe d’entreprise, j’ai commencé à travailler assez tôt, avant de reprendre mes études et d’obtenir mon master en psychologie du travail. Après plus de 20 ans, sans le voir venir, me voilà face à vous consultante, associée et formatrice et même dernièrement au départ de triathlons ! Si si, qui l'eut cru ? Certainement pas moi !

Ce parcours n’a pas toujours été facile et surtout n'a pas été écrit à l'avance, ni même pensé ou rêvé. J’ai dû affronter des situations difficiles, "surfer" sur de multiples vagues, répondre souvent "oui bien sûr, j'ai déjà fait" ou "je connais" ou encore "je pense pouvoir".

Conjuguant audace et labeur, j'ai appris, me suis exercée et entraînée.

A titre d'exemple, avant mes premières conférences face à un auditoire trié sur le volet (ma maman, ma meilleure amie et mes enfants endormis) je faisais une "générale" histoire surtout de me rassurer. Le jour "j" avec mon fidèle mal au ventre, mes mains moites et mon souffle court, je montais sur l'estrade avec mon micro cravate. Pour m'aider, je m'imaginais Sarah Bernhardt me tapotant l'épaule "Ne t'inquiète pas petite, le talent vient avec le trac". Ouf ! Allez j'y vais, je me lance, me voilà.... Au départ mes mots se faisaient timides, mon rythme était rapide et au fur et à mesure mon sujet et mes idées me rassuraient, me portaient et permettaient mon envol !

Vous me suivez ?! Bref à maintes reprises j'ai dû me "jeter à l'eau et apprendre à nager".

Pourquoi ?

Parce que je n'avais pas le choix, par goût du challenge aussi sans doute, mais aussi par une volonté farouche de faire, de tenter et d'expérimenter. Objectif : ignorer mes peurs et mon manque de confiance en moi et me rassurer par l'action, par "le faire" et par l'expérience !

C’est pourquoi j’aimerais aujourd’hui vous parler du « faire semblant » et ainsi gagner en confiance en soi. Il est important d’oser, de se lancer, de se « jeter à l’eau », c’est comme ça que l’on devient ce à quoi on aspire ! « Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque ». Ce « tu » utilisé par René Char dans Les Matinaux est le même que celui de Zarathoustra dans sa formule « deviens ce que tu es ». Le « tu » d’une voix qui ne se laisse pas recouvrir par le « on » de la norme et des « process ». Un « tu » qui tente sa chance, « l’impose » même, qui prend le risque de l’échec pour réussir à devenir soi.” Charles Pépin.

Voilà pourquoi la confiance en soi, est la clé de la réussite. Mais alors... Comment "prendre la confiance" comme disent nos enfants ?

Se prendre pour wonder woman

Comme vous le savez sûrement, notre communication non-verbale, autrement dit notre langage corporel, est une forme de communication et d’interaction absolument essentielle dans les relations humaines.

Nous aimons analyser et surtout interpréter les gestes de chacun. Nous déduisons et jugeons énormément à partir du langage corporel. Mais savez-vous que ces mêmes postures influencent notre propre vision de nous-même ? J’aimerais vous parler d’une conférence TedX donnée en 2012 par Amy Cuddy, psychologue sociale américaine, qui m’a énormément inspirée.

Le langage du corps affecte la façon dont les autres nous voient, mais comme je vous le disais plus haut, cela peut aussi changer la façon dont nous nous voyons nous-mêmes.

Amy Cuddy montre comment "les poses de pouvoir" (prendre des postures confiantes, même quand nous ne nous sentons pas confiants) modifient les niveaux de testostérone et le cortisol dans notre cerveau, et pourraient même avoir un impact sur nos chances de succès ! Pas mal non ? Elle explique que dans le règne animal, pour montrer l’étendue de son pouvoir et sa domination, il s’agit de s’étendre, de prendre de l’espace, de grandir. A partir de ce constat, elle fait un parallèle avec le comportement humain : nous levons systématiquement les bras en cas de victoire, alors que nous avons tendance à nous replier, nous recroqueviller sur nous-mêmes quand nous nous sentons impuissants.

Étant enseignante, Amy prend naturellement l’exemple des élèves : il y a ceux qui se montrent puissants, qui entrent dans la classe sans hésitation, occupent immédiatement tout l’espace et lèvent la main bien haut… Et ceux qui s’effondrent presque, qui se font petit sur leur chaise et lèvent timidement la main lorsqu’ils ont une question ou souhaitent être interrogés.

Ce comportement est beaucoup lié au sexe, (tiens cela ne m'étonne pas) : les femmes ont plus tendance à se mettre en retrait et se faire discrètes, car elles se sentent moins puissantes que les hommes. Ainsi, des écarts importants entre les hommes et les femmes ont été observés. Les femmes osent moins participer à l’oral.

Je vous invite à visionner la conférence d'Amy, elle nous démontre qu’il est possible de faire semblant d'être puissant(e) pour le devenir vraiment !  Fake it 'Til You Make it : Chiche ?

Masquer la réalité jusqu'à en faire "une autre réalité"

Est-ce que nos comportements non-verbaux influencent ce que nous pensons et ressentons envers nous-mêmes ? Telle est la question.

Prétendre être puissant, ne suffit pas pour le devenir, heureusement. Mais alors comment faire ? Et bien la réponse est archi simple : en "faisant" !

C’est ce que nous dit Michelle Obama dans son livre "Devenir", lorsqu’elle parle de sa réaction au stress ainsi que celle de son mari Barack « Il était un peu nerveux, et moi aussi, bien que nous fassions tout, l’un comme l’autre, pour ne rien laisser paraître. De toute façon, Barack fonctionnait comme ça. Plus il était sous pression, plus il semblait calme. ».

Michelle Obama ne s’est jamais sentie à sa place et a dû travailler dur et faire semblant dès le début pour devenir ce qu’elle est aujourd’hui. Elle a dû se battre pour prouver de quoi elle était capable, mais se le prouver à elle-même avant de le prouver aux autres : « Je ne suis jamais retournée voir la conseillère d’orientation pour lui dire qu’elle s’était trompée – que, finalement, j’avais le profil pour entrer à Princeton. […] Après tout, je n’aurais rien eu à lui montrer, sinon moi-même. »

« L’échec est un sentiment bien avant d’être une réalité ». Pour déjouer ce sentiment d'échec car "pas à sa place". Michèle Obama s'est toujours lancée dans des première fois. Alors dépassons cette peur de l'échec et ce syndrome de l'imposteur, et agissons, prenons la parole, lançons-nous !

Les bénéfices de l'action, de l'expérience et "du faire" sont étonnamment solides, parlants... à la fois pour soi et pour les autres.

Dans les discours, comme dans un rendez-vous ou une présentation, il y a ce que je nomme une "mise en bouche", un "temps de chauffe", une période où on entre en scène et où on s'installe dans notre rôle, dans notre fonction. Mon expérience m'a prouvée et m'a enseignée l'intérêt de "donner le bon tempo", "d'insuffler la bonne énergie" et ainsi de rentrer en contact avec son auditoire, sa cible mais aussi avec son propre discours ou avec notre nouveau rôle.

Un de mes clients m'a dit dernièrement "c'est le ton qui fait la chanson" c'est exactement cela. Même si mon stress et ma trouille sont bien présents, tapis au fond de moi, je m'efforce, à l'oral et dans ma posture de donner le bon ton, la bonne tonalité et la bonne énergie... Et comme par magie mes peurs peu à peu s'estompent et mes mots s'affirment jusqu'à atteindre leurs cibles. Ainsi après être montée sur l'estrade et jouer un rôle, me voilà devenir la personne que je souhait être ! Pas mal non ?

Comme le disait Victor Hugo, « la forme, c'est le fond qui remonte à la surface ». et comme les acteurs qui s'appuient sur leurs costumes pour "rentrer" dans leur personnage, eh bien moi, je force le trait, je fais "comme" pour me donner confiance et rentrer dans mes missions... tour à tour de consultante, de recruteuse, de manager, de formatrice ou encore de coach. Voilà c'est dit !

Simuler, répéter, s'entrainer encore et encore

"Nous sommes ce que nous répétons chaque jour" Aristote déjà le soulignait. Même si on est terrifié(e), paralysé(e) par la peur, on doit se forcer, et faire et refaire jusqu’à le devenir vraiment, et ainsi réaliser qu’on en est capable !

Pour cela il faut travailler sans relâche, s'entrainer, tomber, se relever, et à nouveau FAIRE.

Quand je vous parle de travail, il s'agit de cet espace temps crucial qui se situe en amont du challenge, du jour "J" où se préparer est essentiel. "Faire juste semblant" serait un leurre et le meilleur moyen pour réellement passer de la peur à la panique et de la panique à l'échec.

Aucun grand orateur, grand leader ne peut se fier qu'à son instinct et son talent pour embarquer les foules. Steve Jobs se préparait des jours pour ses keynote, les politiques ont des discours pré-rédigés. Ils se font coacher par des spin doctor... Plus on est préparé, moins on a de risque de se prendre les pieds dans le tapis et plus on se sent en confiance.

Voilà mon combo gagnant : ME PREPARER + "FAIRE & Y CROIRE"  = DEVENIR

Au travail ou dans la vie, même combat !

Pour ma part, j'ai pu vivre cette expérience aussi au travers du sport et précisément du triathlon. Imaginez moi, je suis tout sauf une athlète mais j'aime courir, nager un peu et pédaler beaucoup. Alors pourquoi pas ! Me voilà donc au départ de mon premier triathlon en tenue de plongée sur les bords de la Méditerranée. Tout le monde à l'air plutôt concentré, regarde sa montre, fait des exercices d'échauffement. Moi toute seule, sans montre, qu'est-ce que je fais au milieu de ces vrais sportifs ?

Ne me demandez pas pourquoi mais je me prends à les imiter. Je commence à faire les mêmes mouvements, je replace mes lunettes (pourtant bien placées), je simule de profondes respirations... Top départ je me lance ! Qu'est-ce que je pouvais faire d'autre : rien.

Me voilà en train de crawler tant bien que mal, je sors de l'eau, enfourche mon vélo et avale le parcours. Je regarde les autres concurrents concentrés et du coup je me concentre sur mon guidon. J'y crois pas de me retrouver là... ou plutôt non... au contraire... je commence à y croire !!!

Puis je me lance dans la dernière épreuve en course à pied... et là je commence à vouloir en découdre, à donner le meilleur et à y croire, je vais finir mon premier triathlon ! Well done j'y suis arrivée. Peu importe mon chrono, je l'ai fait et j'ai dépassé mes peurs. Comment ? Simplement en laissant mon cerveau de côté et en privilégiant l'action, le faire et l'expérience.

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  • Et vous ? Je suis certaine que vous avez vécu une situation où votre audace, votre naïveté ou votre inconscience vous ont permis finalement d'accomplir quelque chose que jamais vous n'auriez accompli si vous nous vous étiez pas jeté à l'eau. Je me trompe ?
  • Quelles sont vos astuces pour vous lancer dans l'inconnu ?
  • Avez-vous déjà affronté une situation inédite. Et au final comment vous en êtes-vous sorti ?

4 réponses

  1. Brillant et convaincant exposé. Cela rejoint la politesse tel que défini par Comte Sponville : feindre la bonté pour devenir bon, ou "peu à peu le masque devient visage".
    Dans cet océan de justesse, j'en suis confus mais me sens obligé de vous en faire part, une grosse faute d'orthographe fait saigner les yeux et détourne du propos pendant quelques secondes.
    "Je vous invite à visionnez" au lieu de visionner
    Ai je bien fait de vous en faire part ou est-ce selon vous parfaitement impoli et déplacé ?
    "Je vous invite à visionnez"

    1. Vous avez bien fait Paul ! Ravie de vous lire et merci pour votre commentaire.

  2. Créativité - Courage - Résilience - Challenge

    1. Merci Véronique !

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